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Débat au Sénat sur la PAC : Articuler enjeux européens et mondiaux
Jacques Muller, Sénateur du Haut-Rhin, a souligné lors du débat que les crises environnementale et économico-financière ne sauraient occulter la crise profonde de la PAC, et rappelé avec fermeté que la production agricole et les revenus des agriculteurs ne peuvent rester soumis aux seules lois du marché.
C’est à cette condition que la « nouvelle PAC  » pourra répondre aux quatre enjeux stratégiques d’aujourd’hui :
– L’inscrire impérativement dans la problématique agricole et alimentaire mondiale qui sera la question principale des prochaines décennies, en raison de facteurs aggravants : les agrocarburants et le déversement des excédents agricoles des pays industrialisés qui détruisent l’agriculture des pays du Tiers-Monde. Cela implique pour l’Europe de cesser de doper sa production agricole et de fonctionner comme « un aspirateur mondial à protéines  » (importation massive de soja au détriment de l’herbe pour l’élevage).
– Réduire massivement la pression insoutenable de l’agriculture productiviste sur l’environnement (pollution diffuse en nitrates et pesticides, épuisement des nappes phréatiques, atteinte à la biodiversité etc.) La « nouvelle PAC  » se doit impérativement d’enclencher le basculement vers une agriculture nouvelle : 30% de bio d’ici 2020, et le reste de la production soumise à des critères d’éco-conditionnalité.
– Défendre la qualité des produits, pour éviter que se poursuive l’érosion de la confiance des consommateurs suite à des crises alimentaires répétées (veaux aux hormones, poulets à la dioxine, ESB, grippe porcine etc.). Pour rétablir cette confiance, il s’agit de favoriser une « désintensification  » globale des systèmes de production agricole au profit de la qualité des produits !
– Soutenir l’emploi et l’aménagement du territoire. La PAC doit cesser de détruire l’emploi agricole et les déséquilibres entre régions agricoles. C’est pourquoi la « nouvelle PAC  » valorisera, contractuellement, les externalités positives d’une agriculture paysanne riche en emploi, productrice de paysages et génératrices d’autres emplois de proximité non délocalisables.
Jacques Muller a conclu en soulignant que la refondation de l’actuelle PAC, clairement hors jeu, passe en France par l’affranchissement vis-à -vis des lobbies productivistes historiques et au niveau européen, par la volonté de ne pas inféoder la PAC au dogme néo-libéral de l’OMC.
Le 28 avril 2009
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