La demande ainsi créée constitue un point d’ancrage permettant l’émergence de filières et de réseaux locaux appelés à se développer, à se compléter et à se diversifier. Un tel dispositif suppose une organisation économique adéquate, comme l’ont fait certains conseils généraux, pour mettre en regard la demande des restaurants et l’offre éventuellement regroupée des agriculteurs. Des écologistes dont Catherine Brette, conseillère générale de l’Isère, sont déjà engagés dans des démarches de généralisation et d’essaimage de restauration bio et locale dans la restauration collective (www.unplusbio.org). Cette organisation doit se compléter par un soutien à l’investissement des agriculteurs dans des équipements de présentation et de transformation artisanaux leur permettant de répondre à la demande.
En parallèle, un soutien doit être apporté aux artisans, avec un appui particulier aux productions emblématiques du département. La promotion et le soutien aux fêtes et autres manifestations centrées sur la mise en marché des produits locaux est aussi un soutien utile à l’élargissement de leur accessibilité, à condition que cela ne se limite pas à des manifestations folkloriques, mais s’appuie sur un vrai développement de la production et de la transformation locale.
Le soutien à la relocalisation de l’économie complète les actions du conseil départemental pour maintenir sur les territoires des points de contact entre les services publics et les citoyens. Ces points de contact doivent servir de point d’appui à des services commerciaux qui ensemble rendent le territoire vivant. Ces points de contact prennent des formes multiples qu’il faut soutenir : marchés paysans, coopératives de vente ou d’achat de produits agricoles locaux et /ou bio, points de dépôt, vente directe, etc. Toutes ces formes de commerces alimentaires doivent être suivies, aidées et accompagnées avec une attention particulière aux équipements nécessaires au respect de la réglementation, souvent défavorable à ces commerces : prises électriques sur les marchés, équipements de présentation ou de maintien de la chaîne du froid, traçabilité des produits présentés, mutualisation de services annexes aux produits (recettes, savoir-faire, règles d’usage, etc.)
La structuration des circuits courts passe aussi par la maîtrise du foncier et l’aide à l’installation de producteurs de produits locaux : maraîchers, éleveurs, arboriculteurs, céréales traditionnelles, boulangers paysans, huiles typiques, sauces et préparations diverses, produits transformés ou semi-transformés.
Pour assurer l’égalité des territoires, il est nécessaire de maintenir, dans nos bourgs et nos quartiers, les emplois qui garantissent leur dynamisme. En plus de l’accès aux services de base, les écologistes travailleront à la structuration de filières en circuits courts intenses en emplois qui permettent aux territoires de gagner en autonomie. Les restaurants des collèges, hôpitaux, maisons de retraite peuvent assurer aux producteurs locaux les débouchés stables dont ils ont besoin pour initier leur activité.