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Situation de Villeurbanne. Communiqué des Verts et d’Europe Ecologie - 30 juin 2010
Le Collège Exécutif des Verts et le Bureau Exécutif d’Europe Ecologie, viennent d’apprendre avec consternation la décision de retrait, de façon arbitraire, des délégations des adjoints et élus Verts de Villeurbanne (69), par son Maire, Jean-Paul Bret (PS).
Cette décision est motivée par la présence d’une candidate Europe Ecologie-Les Verts, Béatrice Vessilier, adjointe au Maire de Villeurbanne, au second tour de l’élection cantonale partielle du 13 juin, face au seul candidat du Parti Socialiste, Richard Llung, autre adjoint au maire, sachant qu’aucun autre candidat ne pouvait se maintenir.
Du point de vue de Jean-Paul Bret, cette situation a donné lieu à un “regrettable affrontement entre deux candidats issus de la majorité municipale de gauche†. Nous contestons profondément cette approche, qui nous semble appartenir à une autre époque, et qui est contre-productive sur le plan démocratique.
Cette situation de conflit, qui pourrait potentiellement se reproduire, en particulier aux prochaines élections cantonales de mars 2011, appelle de notre part les réflexions suivantes :
- 1) Sur un plan formellement démocratique, il devient impensable d’exiger qu’une élection doive se dérouler, au second tour, avec un seul candidat, sans autre forme de discussion. A une époque d’abstention de plus en plus grande, un tel diktat possède un vrai pouvoir de démobilisation.
- 2) La confusion faite dans le cas présent entre deux scrutins nous paraît abusive. En l’occurrence, une alliance de majorité municipale ne peut conduire à l’interdiction faite à une composante de cette majorité d’exister dans toutes les autres instances et circonstances électorales, surtout quand rien n’a été acté dans ce sens lors de négociations préalables.
- 3) Il n’est pas non plus sain de laisser croire qu’on assimile un choix démocratique entre deux projets de gauche, qui ont chacun légitimité à solliciter les suffrages des citoyens, à un “regrettable affrontement†. Cette conception guerrière du débat politique ne correspond ni à notre culture ni à ce que nous voulons promouvoir pour l’avenir.
- 4) Il est vital d’être fidèles à ses électeurs et électrices, et ceux d’Europe Ecologie / Les Verts refusent de confondre “alliance†et “dilution†, “contrat de gouvernance†et “renoncement à sa propre identité†. Ils croient en la vertu du débat et de la démocratie. Ils pensent que la gauche s’appauvrit et se discrédite en acceptant toute forme de caporalisation. Ils n’ont pas voté pour des candidats en leur donnant la consigne de se « ranger  », mais de porter leurs convictions le plus loin possible pour faire face à la crise sociale, écologique, politique que nous traversons.
- 5) Dans cet état d’esprit, un tel débat de second tour ne peut être que profitable au vainqueur, pour la conduite de son mandat. L’acceptation de l’enrichissement mutuel, et le fair-play, sont des attitudes qui ne peuvent que profiter à nos alliances futures et à nos politiques communes.
Pour revenir au cas précis du Rhône - mais ce cas de figure peut se retrouver ailleurs -, il est possible et souhaitable de gagner ensemble la majorité au Conseil général, mais cela doit se construire dans une logique contractuelle et partenariale.. Pour mars 2011, un accord pourra être possible, mais celui-ci nécessite échanges et compréhension entre les différents partenaires, ainsi que respect de l’identité et de l’histoire de chacun, afin de rechercher les modalités d’un accord équilibré.
Pour fournir un premier cadre à ce type de situation, mais aussi pour que les valeurs qui sont les nôtres soient clairement comprises, le Collège exécutif des Verts et le bureau national d’Europe Ecologie ont acté, le 22 juin 2010, la position suivante pour les cantonales 2011 : « En l’absence d’accord départemental et en l’absence de risque de victoire de la droite ou de l’extrême droite, les candidats Europe Ecologie se maintiendront au second tour quand ils le pourront, pour permettre un choix démocratique.  »
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