Ceux qui refusent d’en parler. En tête du hit-parade de l’opacité, Guy Drut (5 e circonscription) et Charles Cova (7 e ). Ce dernier n’estime « pas nécessaire de communiquer  » à ses électeurs « le montant et l’utilisation de sa réserve parlementaire  ». Est-il besoin de préciser que le montant de la cagnotte du député est uniquement approvisionné par l’argent de l’Etat, donc des électeurs ? Selon nos informations, Vaires a reçu 4 000 € en 2004 et Brou a comptabilisé 14 500 € depuis 2005. Le maire de Coulommiers est encore plus laconique. Cela ne nous regarde pas.
Ceux qui distillent quelques informations. Ils n’ont pas envie de parler de leur réserve parlementaire. Mais, élections obligent, ils consentent du bout des lèvres à nous donner quelques détails. Au prix d’un bel effort (trois jours de relances téléphoniques), Jean-Claude Mignon (1 r e ) se souvient d’avoir obtenu 500 000 F (76 000 €) (sic) pour les travaux du noeud autoroutier A 6/N 7. Mais c’était avant 1995… Il aurait aussi obtenu 120 000 € pour la réhabilitation d’un groupe scolaire de Dammarie. Chantal Brunel (8 e ) refuse, elle aussi, de préciser la somme d’argent totale qu’elle a obtenue au titre de la réserve parlementaire. Tout juste consent-elle à nous indiquer qu’elle a aidé 129 communes ou associations. Et pour les détails ? Mystère. Didier Julia (2 e ), « pris par le temps  », se souvient vaguement d’avoir obtenu 30 000 € une année. Enfin, Jean-François Copé (6 e ) s’exprime à la place du député sortant. L’ancien ministre du Budget assure avoir soutenu 162 projets dans 56 communes et près de 200 associations. Pudique, il ne veut pas dévoiler le montant de sa réserve, de peur « de susciter la jalousie de ses collègues  ».
Ceux qui jouent la transparence. Guy Geoffroy (9 e ), par ailleurs vice-président de la commission des Lois, a obtenu 100 000 € en 2003, 82 500 en 2004, 95 500 en 2005, 240 000 en 2006 et 163 500 en 2007. Des montants importants qu’il doit sans doute à son assiduité aux séances parlementaires. Yves Jégo (3 e ) semble avoir décroché encore plus d’argent mais ne se souvient que des trois dernières années : 267 000 € en 2005, 265 000 en 2006 et 300 000 en 2007. « C’est plus facile d’obtenir des subventions quand on fait partie, comme moi, de la commission des Finances  », admet-il. Enfin, Ghislain Bray (4 e ) disposait d’environ 100 000 € par an au titre de la réserve parlementaire. C’est le seul député qui donne tous les détails de l’utilisation de ces subventions sur son site Internet (ou plutôt sur le site de Christian Jacob).
vendredi 08 juin 2007 | Le Parisien