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Jean Fons, Le gréviste de la faim, hospitalisé
Il fallait bien que ça arrive un jour ou l’autre. L’infortuné mène une grève de la faim sous une tente, plantée sur son terrain de Faremoutiers.
Ultime recours selon lui pour faire entendre son cri de désespoir.
Cela fait maintenant six ans qu’il tente avec sa femme d’obtenir le pavillon pour lequel ils ont mené une vie de sacrifice. Six longues années à clamer haut et fort que le constructeur n’aurait pas respecté leurs desiderata. « Nous voulions une maison juste surélevée de 60 cm, elle l’est de plus de deux mètres, martèlent-t-ils sans cesse.
Ils ont travaillé dans notre dos.  »
En conflit depuis six ans avec le constructeur de sa maison Après moult imbroglios et rebondissements, la justice a finalement donné raison par deux fois au constructeur. Cependant, le couple s’estime toujours floué. « On a travaillé honnêtement quarante ans pour cette maison. On s’est privé de sorties, de restaurants, de vacances toute notre vie, confie Jean, assis dans un fauteuil de l’hôpital, la voix chevrotante, l’air fatigué, mais l’esprit toujours aussi vif. Je suis usé, fatigué, mais je ne lâcherai pas.  »
Il y a deux semaines, les deux parties auraient trouvé un accord. « Nous avons proposé de résilier le contrat par l’intermédiaire de notre avocat sans leur demander les 10 % (prévus par la loi), soutient le directeur général de l’entreprise de construction. Nous attendons toujours la réponse.  »
Selon les époux, aucun accord écrit ne leur serait parvenu. « De toute façon, je refuse cette résiliation, car je l’aurais forcément obtenue si j’étais allé au pénal.
Ils veulent ma signature pour se débarrasser de moi, ils peuvent toujours attendre  », poursuit ce solide gaillard qui a tout de même perdu 18 kg depuis le 9 mai.
Il doit être hospitalisé au moins une huitaine de jours. Son nouveau régime alimentaire se limite pour l’heure à quelques compotes et laitages. Si la situation demeure au point mort à sa sortie, il promet de reprendre son jeà »ne volontaire. « Je vais continuer, quitte à y laisser la vie.  »
COULOMMIERS, CENTRE HOSPITALIER, HIER MIDI. Après 43 jours de grève de la faim, Jean Fons a été victime d’un malaise. Il doit être hospitalisé au moins une semaine.
(LP/S.Ld.)
Sébastien Lernould
Le Parisien , mercredi 21 juin 2006
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