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Gaz de schiste non merci !!!! >
Ils disent non au pétrole de schiste. Des centaines de personnes se sont rassemblées dimanche 23 octobre 2011 à La Ferté-sous-Jouarre pour redire leur hostilité à l’extraction du pétrole de schiste en Seine-et-Marne.
« L’alcool, non ! Le pétrole, oui !  » ou encore « Le vélo, c’est pour les prolos, l’auto, c’est plus aristo !  »
Hier après-midi, les opposants à l’extraction du pétrole de schiste ont choisi la dérision et la parodie afin de demander une nouvelle fois l’abrogation de tous les permis d’extraction accordés aux compagnies pétrolières.Lors d’un forum citoyen organisé par les collectifs d’Ile-de-France et de Picardie, 300 sympathisants selon les organisateurs (200 pour la gendarmerie) s’étaient massés sur la place de l’église, où se déroulait une comédie à l’humour grinçant.
Sur les planches, le président d’une compagnie pétrolière, coiffé d’un chapeau de cow-boy, s’apprête à inaugurer un monument « en hommage à ces formidables pétroliers, qui font tant de bien à l’humanité et à nos belles régions  ». Il y a là une ministre qui lui sert de faire-valoir et qui explique « qu’il n’est pas question d’avoir recours aux énergies renouvelables qui n’apportent pas de taxes...  »
L’inquiétude des riverains
La statue représente un émir aux lunettes de soleil en forme de dollars. Il tient une pelle et a un jerrican à ses pieds. Sur sa poitrine est collé un billet de « G20 dollars  », à l’effigie du présidentNicolas Sarkozy, un cigare à la bouche, surnommé « le président du pouvoir d’achat  ».
Mais derrière le sourire se cachait la vive inquiétude des riverains de ces futurs champs d’exploitation de pétrole de schiste. Jean-François Delesalle, le maire de Doue, où des prospections avaient débuté, était présent aux côtés de Marie Richard, conseillère régionale PS, de l’eurodéputée Sandrine Bélier et de la sénatrice PS Nicole Bricq. Ils ont rappelé que si la loi adoptée le 13 juillet 2011 interdit le recours à la fracturation hydraulique, une méthode qui consiste à fracturer la roche à l’aide d’eau mélangée à du sable et des produits chimiques et à l’envoyer dans un puits à très haute pression, les permis d’exploiter ce pétrole n’ont toujours pas été abrogés. De nombreux territoires étant toujours menacés, notamment en Seine-et-Marne, à Doue, Jouarre, Signy-Signets, Blandy-les-Tours ou encore Donnemarie-Dontilly.
Durant tout l’après-midi, une agora citoyenne permettait au public de s’informer sur la question. Entre les stands de Greenpeace, du collectif briard et autres associations militantes, les visiteurs avaient l’embarras du choix pour s’informer. Mais ils pouvaient aussi s’exprimer en lettres et en dessins et apporter leur pierre à l’édifice afin de répondre à la seule question qui ait de l’importance à leurs yeux : comment gagner le combat ?
Emmanuel Thévenon
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